L'oeuvre "Ensemble" de Julia A. Etedi exposée à la Galerie Porte B. à Paris — Exposition de l’oeuvre “Ensemble” de Julia A. Etedi à la galerie Porte B.

Acheter une œuvre d’art, c’est prendre soin de soi.
L’offrir, c’est prendre soin de l’autre.

Ce sont des mots que je ressens profondément.

Parfois, lorsqu’un visiteur s’arrête devant une toile et murmure :
“Cette œuvre me fait du bien.”
ou
“Elle m’apaise.”
je sais que quelque chose de fort est en train de se produire.

Ces phrases-là me touchent profondément.
Elles résonnent avec ce que j’essaie de transmettre dans mon travail depuis le début : le soin.

L’art comme présence vivante

Je suis convaincue que l’art a une fonction essentielle :
celle de soigner, d’apaiser, de faire du bien.
Et cela ne concerne pas uniquement la personne qui crée.

C’est aussi valable pour celle qui regarde, qui ressent, qui se laisse traverser par l’œuvre.
Être en présence d’une œuvre, c’est parfois se reconnecter à quelque chose d’essentiel, de silencieux et de profondément humain.

Une histoire qui m’a marquée

Il y a quelques mois, une femme est venue à mon atelier.
Elle traversait une séparation douloureuse — un moment de vie où tout vacille : l'identité, les repères, les valeurs.

Mais elle était décidée à se reconstruire.

À ce moment-là, je travaillais sur une nouvelle série, très en rupture avec ce que j’avais fait auparavant.
De grands formats, puissants, encore en cours de création.

Elle s’est arrêtée devant l’une de ces toiles inachevées.
Elle l’a regardée longuement.
Puis elle a levé le doigt et m’a dit :

“Celle-là sera la mienne. Elle va m’accompagner dans ce passage.”

Cette œuvre est devenue pour elle un repère.
Un ancrage.
Une présence bienveillante, silencieuse, mais profondément rassurante.

Elle l’a choisie pour l’aider à traverser.
Et elle l’a gardée comme témoin de sa renaissance.
Aujourd’hui encore, cette toile représente pour elle le début de sa nouvelle vie.

Pourquoi je crée

Raconter cette histoire m’émeut, parce qu’elle me rappelle une chose essentielle :
nous traversons tous des tempêtes.
Parfois visibles, parfois intérieures.

Et savoir que mes œuvres peuvent — même un peu — soulager, apaiser, accompagner,
c’est sans doute la raison la plus profonde pour laquelle je crée.

L’art qui fait du bien

Si une œuvre peut faire du bien,
c’est peut-être parce qu’elle nous reconnecte à nous-mêmes,
à notre propre mouvement intérieur, à notre intuition, à notre silence.

C’est en tout cas ce que je cherche à offrir à travers mon travail :
un espace sensible, sincère et vivant.